22 février 2007

Interlude autobiographique : écrire

Je n'ai jamais été angoissé par les pages blanches. Si je vois une page blanche et que sa tronche ne me revient pas, je la jette, ou je clique sur ''quitter'', c'est selon. D'ailleurs, qui pourrait deviner en me lisant le nombre d'heures (ou pas) que j'ai passé à contempler mon ordinateur ? Voilà tout ce que j'attends de l'écriture : une instantanéité qui ne vaut que pour le lecteur, une facilité apparente gage de réussite finale.

J'adore les écrivains qui donnent l'impression d'écrire avec leurs doigts de pied entre 2 parties de backgammon avec un cocktail à la main. Ils éblouissent les novices. Mais les initiés connaissent la véritable identité des ''génies'' (n'abusons point de termes définitifs). La réalité, pour moi, est plus belle encore : les écrivains ''branleurs'' existent peut-être, mais vous n'en avez jamais entendu parler. Parce que ça prend du temps. Que la littérature, à moins d'avoir des nègres ou d'écrire avec un logiciel de création de roman acheté 55€ à la FNAC, est un TRAVAIL (ciel, un gros mot).

On peut ''poser'' en branleur génial, la réalité comporte plus d'heures à taper sur un clavier ou à se foutre de l'encre plein les doigts (quand on écrit trop vite l'encre n'a pas le temps de sécher, on se retrouve obligé de mettre une autre feuille par-dessus le texte pour ne pas acheter de buvards qui rappellent l'école primaire) que d'heures au bord de la piscine une bouteille de champagne à portée de main.