30 juin 2009

Balancements

Dans le parc il y a: des filles envieuses, des filles bioniques, des filles qui jalousent les abeilles – insectes qui butinent en musique visuelle, ces ballets aériens qui signalent la présence de fleurs, la direction, l’heure de la journée. Boucles simples ou doubles, vols en forme de 8 couché, tourbillon montant vers le ciel, les bourdonnantes jaunes et noires chantent par leurs mouvements.

Je vois les jolies blondes qui papotent puis s’en vont deux par deux, se tenant la main à travers les champs d’herbes moelleuses. Et pendant ce temps je découpe des poèmes et les répand sur mes yeux; les rayons du soleil font danser les mots comme des ombres chinoises portées par des bougies. Un chat ronronne puis s’endort, indifférent aux croque-morts en liberté qui fauchent la ville et notre blé.

Un peu plus tard, dans un bar ombragé de la ville, je m’assieds à une table pour enfants dans un lieu qui ressemble à une boîte de Lego. A quelques briques de mois, elle ne me regarde pas. Autour de ses cuisses, de la buée sur la chaise en plastique, sa peau nue sur le polymère expansé, et mon café à moitié renversé.
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