Sur la mer, le soleil crépite en milliers d’éclairs. Il envoie sa lumière pour nous photographier, et sous son regard éblouissant nous sommes tous des étoiles. C’est une fête sans la fumée, une soirée sans la nuit, un oubli sans lendemain. Je bronze en m’enivrant, je me trouve de plus en plus charmant. Alors je la vois, avançant au travers de la foule à petits pas de chat, doucement, sans faire de bruit sur le sable, sans heurter d’épaules viriles ou nues. Soudain elle est devant moi. Elle a des yeux grands comme des univers. Je me rappelle que l’on se connaît.
Ce sont les vibrations que ta voix crée qui me déstabilisent : les ondes s’entrechoquent contre mes neurones fragiles et perturbent toutes les transmissions d’information. Silhouette luminescente, yeux aux bleus polysémiques, épaules électriques et lapidaires. Si tu apportes le rosé, j’amène les glaçons ; si tu me donnes ta peau, je fournis les frissons. Je vois miroiter l’or et la platine enchaînés sur ton cou et soudain je voudrais être un aimant pour n’avoir d’autre choix que de me serrer contre toi.
Des veines bleues battent sous ta peau translucide que j’aimerais embrasser en buvant l’eau salée que la mer y a déposé.
La jeune fille au corps tendre
Lentement ferme sa bouche
Rêveuse, d’émoi ses joues s’empourprent
Visage d’ange
Dans des cheveux d’or