Je vais te dire un truc: je suis amoureux de toi. Encore ? Ben oui. Je sais, ca te fait chier. Ou plutôt, comment dire, ca t’ennuie. T’en as marre que je te le répète, je sais. Mais qu’est-ce que tu veux, je ne peux pas m’empêcher.
Inutile de me dire que c’est con, je suis au courant. Je t’ai dit, j’y peux rien. Bon, tu dois admettre, au bout de 10 ans, je suis sincère ou j’ai un problème. OK, peut-être les deux. Quoi qu’il en soit, je crois avoir prouvé mon argument. Par l’expérience. J’en ai pris pour 10 ans, tu te rends compte? C’est quasiment au niveau du meurtre non prémédité, ce qui est sans doute une bonne description de la façon dont j’ai traité mon avenir amoureux. Le nombre de filles que j’ai pu chasser après quelques heures, quelques jours, quelques mois... Crime : ne pas te ressembler assez. Ou trop. En fait : ne pas être toi. Imparable.
Et en même temps, je n’ai jamais vraiment fait d’efforts pour te retrouver, passé les premiers soubresauts. Ta raison me terrorisait. Ta froideur. Un véritable super computer des sentiments. Carrière, carrière, carrière. Remarque, ca t’as réussi. Tu es là où tu rêvais d’être, sans doute. A quel prix, je te laisse le soin de calculer. Moi j’ai fait les comptes depuis longtemps, et les zéros s’accumulent aussi bien sur le compte en banque que dans ma vie sentimentale et « privée ». Quel drôle de concept : vie privée. On devrait dire: vie non professionnelle. Puisqu’il n’y a plus que ca qui compte.