8 janvier 2010

Transi

Je suis rentré seul avec mes souvenirs, et sous mes yeux j’arbore nonchalamment les traces de cette nuit sans toi. Ces mots sont inutiles : j’ai rencontré tes lèvres. Et mon corps qu’on arrache à ta ville se tord comme la feuille vivante que l’on offre au feu. J’ai sous la peau une sorte de tatouage à l’envers, une image de ton sourire dans l’ombre des lumières de la place Darcy.

N’emporte pas ce qu’il reste de moi. Laisse-moi une journée, une heure, un mois. Qu’importe où tu vas, je te suis. Buvons à ta solitude manquée, à tes futurs appels au secours, à ton besoin d’hostilités et tes rêves de lassitude. Lorsque la mort, cette idole aux dents de soie, t’aspirera vers le néant, j’aurai déjà bu ton cœur jusqu’a la lie.