27 mars 2010

- C’était effectivement très joli, merci…
- J’étais sûr que ca te plairait. En même temps je n’ai pas pris beaucoup de risques !
- Dis… Pourquoi tu ne m’as pas embrassée là-haut?
- Pour que tu me poses la question…
- Oh ! Aller, dis-moi.
- Je ne sais pas… Enfin tu m’as dit qu’on devrait arrêter, j’essaie.
- Oui mais c’était l’endroit idéal !
- Bon, tu te décides ? Je ne suis plus, un coup tu me demandes de te laisser tranquille, le moment d’après tu me reproches de ne pas t’embrasser !
- Je ne te reproche rien… Je m’interroge, c’est tout.
- Oui, et bien si je puis me permettre, garde tes questions pour toi, OK ?
- Oh, il est de mauvaise humeur maintenant…

Elle s’approche en souriant, ferme les yeux, pose ses lèvres sur les miennes.

- C’est plus clair ?

- Pas vraiment, mais au moins c’est plus agréable !

- T’es jamais content.

- Je le serai peut-être le jour où je comprendrai ce qui se passe.

- Comprendre… penser… réfléchir… pourquoi ne pas juste profiter de l’instant ?

- Parce qu’il ne veut rien dire s’il n’est rien de plus à tes yeux. Je veux bien vivre dans le moment, à condition de ne pas être certain que tu auras changé d’avis demain matin.

- Mais il n’y jamais rien de garanti, dans aucune relation.

- Exactement ; sauf qu’ici il y a bien une garantie : celle que tu me dises de partir demain.

Il y eut un bref nuage dans ses yeux, vite effacé par son sourire enjôleur. Bien des années après, je me souviendrais de ce moment comme l’une des nombreuses preuves de mon aveuglement volontaire, ainsi que pour tenter de lui pardonner ce qu’elle avait pris si peu de soin à dissimuler.