25 mai 2008

Never Know
You can never know
If your friends are friends
Or friends are foe

never know
you can never know
if your friends are friends
or friends are foe

2 mai 2008

Trébucher

Les voyages d’affaires ne sont pas glamour, même lorsque l’on dine au champagne en classe première. Salles de réunion obscures et anonymes. Jargon obsolète dérivant dans les hautes sphères de l’idiotie humaine. Personnes t’enjoignant de ne pas t’habituer à un luxe auquel tu es pourtant accoutumé depuis ta naissance. Jalousie. Personnes, en général, qui te parlent comme si elles te connaissaient depuis des années. Qui s’imagine que la simplicité de leur esprit s’applique au tien. Pauvres diables. Pauvres. Diables. Monstres naïfs gaspillant leur vie avec le détachement d’un enfant devant un morceau de bois.

Voir Sébastien Tellier en concert puis mettre sa vie en comparaison de la sienne : jouer avec le feu. Tout à jeter. Il joue, il rit, il jouit. Je peine, je pense, j’expie. Se forcer à vivre une vie pas faite pour soi. Attendre le sauveur. Le miracle. Le salut. Un éditeur qui aime ton livre. Des lecteurs qui suivent. Un jeune homme se levant de son fauteuil un jour à 11h47 en criant “JE M’EN VAIS!”. Le bureau stupéfié. Rares sourires incontrôlés. Réactions empoisonnées par l’envie. Jalousie. D’un regard tuer les espoirs. D’une balle, les fantômes dans le placard. Signer du « D » de désespoir.

Les bonshommes fluo arpentent la piste. Les reflets orange sur les flaques de kérosène (vision inquiétante à dix minutes d’un décollage) me rappellent la présence de sang dans mes tempes. L’orange agresse, couleur nostalgique et criarde. Dans mes tympans, toujours des notes. Saccadées, denses, éloignées, suaves, acres. Lorsque je tapote mon clavier je joue avec la musique des mots. Le rythme du cliquetis constitue ma mélodie. Le piano résonne. La guitare claironne. Et mon cœur qui n’en finit pas de battre.

23 ans et des refrains démodés dans les yeux. Fatigue des voyages inutiles. Rêve de voyages immobiles.
C-O-deux N-A-R-D,
L’homme qui à mes côtés,
Vient de boucler sa ceinture de sécurité.

« Qu’est-ce que tu écris ? » s’enquiert-il. « Le jour où je le saurais, vous le lirez ».
Flashs incompris. Sur le tarmac strié. Le rouge aux joues. La fille aussi. Et nos yeux qui ne comprennent pas ce que nos corps disent déjà. C’était l’âge où tu regardais encore les lumières de la ville par les hublots embués, souvient-en. Les avions ne gardent pas plus leur charme que les amours d’été.