26 avril 2010

Un deux trois, tu ne m'auras pas...


Elle s’ennuie avec élégance. Un sourire de reine alanguie flotte doucement sur ses lèvres, à la manière d’un drapeau dans le froid sec de novembre. D’un air absent et pourtant bienveillant, elle considère l’immense salle de bal, regardant tout sans rien voir. Son indifférence ne provient pas d’un flegme inné ou d’une illusion d’être revenue de tout, plutôt de la certitude que des yeux masculins sont rivés sur elle, les pupilles dilatées de désirs inavouables et sans lendemain.

Si ce faisant elle manque l’occasion de croiser un être qui aurait pu lui devenir cher, ce n’est rien en comparaison de la morsure du froid lorsque les draps se soulève après une nuit  qu’on espérait différente. « Mieux vaut en rater un bon que de subir 10 mauvais », pense-t-elle. Alors qu’importe si son attitude de princesse de glace et cette politesse quasi protocolaire lui valent les inimitiés de ceux qui ne font pas l’effort de l’apprendre.

Pourtant voici qu’approche un autre. Homme ? Humain ? Ame jumelle ? Tout en lui exprime une singularité dont elle se flatte. En lieu d’yeux exorbités luisent des iris noirs de tranquillité. Rien ne semble superflu : aucun accessoire brillant, point de coquetterie. Sa façon de la regarder est en tous points différente de celle des hommes qu’elle a connus jusqu’alors. Il provoque en elle un accès de curiosité qui la mène presque à l’erreur : son sourire a failli exprimer une émotion.

Arrive à présent une vague de chaleur que son cœur transmet en pulsations rapides à l’ensemble de son corps. La trajectoire de ce corps astral aux yeux sombres comme l’univers ne laisse aucune chance au hasard : la collision est inexorable. Elle se prépare au contact comme on se prépare à un abordage. Que va-t-il lui dire ? Son discours sera-t-il aussi unique que son attitude ? Est-il possible qu’elle ne soit pas déçue ? Mais… Où va-t-il !

Je l’ai vu dans son regard : le jeu a commencé.

Un observateur attentif aurait remarqué une ombre furtive passant sur le visage de la belle ; une silhouette passée par là semblait avoir, l’espace d’un instant, volé le masque de glace.

18 avril 2010

Hélios

Pour te "retrouver", encore faudrait-il te perdre. Et par ses années passées à penser à ton regard sur moi, tes rires à mes blagues idiotes ou ton souffle sur mon cou, je ne me suis jamais éloigné de plus de quelques centimètres, même à 2 continents de distance.

Comme les dimensions parallèles de la théorie des cordes, nos vies sont sur des plans totalement différents et pourtant toujours à un atome l'une de l'autre. Ton absence ne fait que renforcer ta présence, et il faudra bien un jour que nos corps célestes soient réunis, car personne ne peut battre la gravité éternellement.

12 avril 2010

Perfection

Out My Mind, Just In Time


I'marecoveringundercoveroverlover
Recoveringfromaloveican'tgetover


It's true It's true
Thought I was through with you
Guess I'm a fool for you



Ile urbaine

La beauté est dans l'instant, ou plus précisément: dans l'instantané. Dans cet amas de filles et cet assourdissement de musique, les sensations dont tu te souviendras tiennent à une mèche de cheveux, une bretelle de soutien-gorge mal replacée.

Si tu aimes ces filles pour une seconde, ce n'est pas pour leur beauté, ni leur personnalité fantasmée, mais uniquement pour leur éphéméréité : cette date de péremption inscrite sur leurs regards, qu'elles ne voient pas mais qui éblouit tes yeux avides.