26 août 2011

Cher journal


Sous les pavés numériques d'un pixel de côté, la plage.

Etrange impression de vivre dans un espace-temps déformé, d'être absent à moi-même. Je vis uniquement dans la perspective du futur proche. Je ressens une dépression dont le symptôme n'est pas l'inactivité mais la poursuite mécanique d'objectifs qui ne m'intéressent pas, dont le seul intérêt est de me rapprocher du but réel : l'indépendance temporelle et financière (dans cet ordre).

Il me semble que la frontière entre réalité, fiction et rêve se brouille davantage chaque jour. De plus en plus fréquemment, j'ignore d'où proviennent mes connaissances, mes souvenirs : une discussion dans la réalité du monde physique, une rencontre rêvée, un dialogue de série télévisée ? Mes différents "moi" se confondent dans une mélasse de possibles dont je ne concrétise que trop rarement le potentiel.

Sur moi, j'écris trop ou trop peu : cela demeure superficiel et léger. La folie, le génie créateur du ventre vide m'échappe par nécessité. Besoin de richesses. De nourriture. De reconnaissance. D'affection.

Je ne suis encore qu'un candidat à mon existence.

19 août 2011

éternel retour


concert de vagues, cinéma solaire, parfum garrigue et goût d'eau de mer

ôde à la jeune fille brune comme le soleil de minuit assise à côté

elle ôte ses ballerines de la pointe de ses pieds, en mangeant une mandarine les yeux à demi-fermés

j'éponge de mon front l'humidité alcaline

l'émotion

les mots

manquent un instant mais comme une brise légère ils reviennent à leur rythme

l'attraction gravitationnelle de ses yeux : ce sont probablement des mini trou noirs

ses pupilles aspirent les miennes, je force mon regard ailleurs mais les orbites roulent comme des billes dans un vortex et se fixent sur elles

en l'observant

scientifique

je l'aime