26 janvier 2010

La Belle, son Seigneur

Elle se déplace en buvant les regards autour, reine de salon au visage composé, étoffes vacillantes couvrant son corps faux, corset talons gaine cassant les formes, cubisme charnel, pour plaire à celui dont les yeux grisent son âme.

Il souffre en souriant, marquant la belle du noir impénétrable de ses pupilles dilatées, prince rougissant devant le gouffre maléfique de ses fantasmes inavoués, rêvant tout bas à ce qu’il ferait d’elle plus tard, révélant la jeune première dépravée, lui marquis de Sade elle Justine effarouchée.

20 janvier 2010

Quelque chose

Pense-t-elle à toi sous les décombres, l'esprit encombré de gravas métaphysique? Tu imagines la peau nue sous les bas pourpres dont la lumière éblouit l'oeil avide des passants.

***

Une nuit vagabonde sous les cieux éteints, et avec elle mon coeur qui s'épanche.

***

Si tu marques à l'encre ces pages blanches de ces idées fatiguées, c'est pour te retrouver seul parmi les autres.

14 janvier 2010

Helios

Tu as la peau des jours d’été

Et le parfum des lendemains

Pluvieux qu’on ignore sur l’oreiller

Attendant un jour qui oublierait sa fin

***

Tu as le parfum des jours d’été

De la peau caressée par le soleil

Enigmatique météore

Aux mains de feu et regard d’or

Sur-urbain

Pris d’un léger déséquilibre

J’arpente la nuit vide

Les trottoirs fleurissent à l’improviste

Et j’écrase quelques améthystes

Laccaires qui soupirent soudain

12 janvier 2010

J’embrase mon destin

Et tes lèvres venimeuses

En perçant ton chagrin

J’ai éteint la veilleuse

Le ciel est si joli

Qu’il glisse sur ton visage

En gouttelettes grises

A la fin de l’orage

Hugo à 39 ans

Je vais te dire un truc: je suis amoureux de toi. Encore ? Ben oui. Je sais, ca te fait chier. Ou plutôt, comment dire, ca t’ennuie. T’en as marre que je te le répète, je sais. Mais qu’est-ce que tu veux, je ne peux pas m’empêcher.

Inutile de me dire que c’est con, je suis au courant. Je t’ai dit, j’y peux rien. Bon, tu dois admettre, au bout de 10 ans, je suis sincère ou j’ai un problème. OK, peut-être les deux. Quoi qu’il en soit, je crois avoir prouvé mon argument. Par l’expérience. J’en ai pris pour 10 ans, tu te rends compte? C’est quasiment au niveau du meurtre non prémédité, ce qui est sans doute une bonne description de la façon dont j’ai traité mon avenir amoureux. Le nombre de filles que j’ai pu chasser après quelques heures, quelques jours, quelques mois... Crime : ne pas te ressembler assez. Ou trop. En fait : ne pas être toi. Imparable.

Et en même temps, je n’ai jamais vraiment fait d’efforts pour te retrouver, passé les premiers soubresauts. Ta raison me terrorisait. Ta froideur. Un véritable super computer des sentiments. Carrière, carrière, carrière. Remarque, ca t’as réussi. Tu es là où tu rêvais d’être, sans doute. A quel prix, je te laisse le soin de calculer. Moi j’ai fait les comptes depuis longtemps, et les zéros s’accumulent aussi bien sur le compte en banque que dans ma vie sentimentale et « privée ». Quel drôle de concept : vie privée. On devrait dire: vie non professionnelle. Puisqu’il n’y a plus que ca qui compte.

11 janvier 2010

Banalité

J’ai toujours trouvé qu’un baiser était plus excitant que baiser. Peut-être parce qu’une promesse est plus enivrante que sa réalisation.

8 janvier 2010

Transi

Je suis rentré seul avec mes souvenirs, et sous mes yeux j’arbore nonchalamment les traces de cette nuit sans toi. Ces mots sont inutiles : j’ai rencontré tes lèvres. Et mon corps qu’on arrache à ta ville se tord comme la feuille vivante que l’on offre au feu. J’ai sous la peau une sorte de tatouage à l’envers, une image de ton sourire dans l’ombre des lumières de la place Darcy.

N’emporte pas ce qu’il reste de moi. Laisse-moi une journée, une heure, un mois. Qu’importe où tu vas, je te suis. Buvons à ta solitude manquée, à tes futurs appels au secours, à ton besoin d’hostilités et tes rêves de lassitude. Lorsque la mort, cette idole aux dents de soie, t’aspirera vers le néant, j’aurai déjà bu ton cœur jusqu’a la lie.

How long will you be beautiful
Long enough for you to get me
Long enough for me to get you
Long enough to fall out of lust
Not enough to fall out of love

La conscience du malheur

Celui qui n’a jamais conçu sa propre annulation, qui n’a pas pressenti le recours à la corde, à la balle, au poison ou à la mer, est un forçat avili ou un ver rampant sur la charogne cosmique. Ce monde peut tout nous prendre, peut tout nous interdire, mais il n’est du pouvoir de personne de nous empêcher de nous abolir. Tous les outils nous y aident, tous nos abîmes nous y invitent ; mais tous nos instincts s’y opposent. Cette contradiction développe dans l’esprit un conflit sans issue. Quand nous commençons à réfléchir sur la vie, à y découvrir un infini de vacuité, nos instincts se sont dirigés déjà en guides et facteurs de nos actes ; ils refrènent l’envol de notre inspiration et la souplesse de notre dégagement.

Cioran, philospohe dont l'existence démontre ses convictions philosophiques, lui qui vécut jusqu'à 84 ans sans jamais se résoudre à se donner la mort.

6 janvier 2010

2010

Arrêtez de vous reproduire

Arrêtez de croire

Arrêtez de penser

Arrêtez d’aimer

Arrêtez d’agiter

Arrêtez de vivre