19 août 2009

Généralités particulières

Haleine fétide et contrepoids balançant dans le vide, il caresse l’eau à son fil, remplissant puis vidant une fiole de liquide ambré. Bombardé de soleil au point de vouloir l’écrire au pluriel, il perd ses repères de solitaire dans ce monde amoureux où les mièvres souillent leurs âmes dans l’underground tellurique. Belligérants ensanglantés proférant des blasphèmes philosophiques, ils aspirent des particules plus fines que celles de leurs noms dorés, avant d’utiliser des aiguilles au métal orange qui leur transmettront, sinon des staphylocoques, au moins le tétanos ou le sida.

« Viens à moi, enchaînée, traverse le chemin de croix qu’est cette mappemonde en mondovision, agenouille-toi pour reconnaître ton maitre et sauveur, l’unique fils de cet ivrogne que vous nommez Dieu et qui vous créa en renversant du whisky sur son feu de camp interstellaire, faisant de cette planète l’enfer-rôtissoire qui te terrorise tant. »
Putréfaction avancée sur le canot, c’est l’heure de la bière ou de la prière, il ne sait plus bien, mais les cloches au loin ont déjà disparus dans sa vapeur de sueur alcoolique. Sous sa peau il sent les bulles qui remontent à la surface, brûlure à degré tertiaire ressentie comme un jeu ou une œuvre d’art contemporaine – après tout les XXI semblent apprécier de souffrir ou d’avoir la nausée en allant au musée, il pourra toujours dire que ce n’était qu’un happening trop avant-gardiste pour être compris.

« Léa, Léa, Léa, … » L’appel sans réponse se transforme en fredonnement, une comptine innocente où l’on finit par percevoir un sadisme froid dans le chevrotement des « lalalalala », comme une peur panique de voir le dingue se lever d’un bond en plantant son couteau de boucher dans l’œil d’une petite fille passant là par hasard. Dans un monde si pauvre que l’on doit inventer des technologies de « réalité augmentée », sa figure boursouflée crève les yeux des chèvres grelottant sur la berge en tenant serré contre leur ventre cette progéniture dont ils préfèrent laisser à plus tard de la découverte de l’horreur absconse de la folie des hommes.

A story about murder.