26 octobre 2010

Larmes de guerre

L'ancienne vie ne meurt jamais, on peut changer beaucoup mais les fragments sont enfoncés dans la chair, une volée de shrapnel amoureux de ta mélancolie qui cisaille tes pensées aussitôt que tu crois t'échapper. 
Alors tu pars, tu cries sans te retourner et un sourire béant déforme ta face rougie par le bonheur de la fuite, mais, tu le sais très bien, ce masque ne dure pas, et il contient les rides qui accompagneront les futures larmes. 

Ritournelle implacable qui glace ton sang, te poursuit dans des rêves où tu ne trouves jamais de portes : elle aussi est partie, non, pire : elle aussi tu l'as fait fuir. L'amour comme tes cauchemars, c'est cela : courir comme un dératé dans un couloir sans portes, foncer vers le mur noir où tu t'écraseras si fort que le noir déteindra sur ton esprit et amènera ce voile sur les yeux qui précède l'effondrement, l'évanouissement. 
Le noir, c'est aussi celui du vinyle, le disque de ta vie, et là où tu as gravé son souvenir, cette petite piste qui aurait pu rester insignifiante, c'est justement celle-ci qui est rayée et que tu repasses en boucle, essayant bêtement d'obtenir à nouveau le passage en clair, mais non, il revient toujours brouillé, abîmé, rayé - comme toi de sa vie à elle. 

24 octobre 2010

Prelude to an end

- He will end up noticing, you know...
- What?
- That you don't reply.
- But I do!
- Not really. Not like he expects.
- I don't know... I guess I don't like words as much as he does.
- Or you don't like him as much as he likes you...
- He doesn't know what he's saying. He's a child.
- Really? I thought it was the other way around.
- Oh yes, he'd have you believe that.
- Look, I don't want to piss you off but...
- I don't have experience? I've got just about enough if you ask me.
- Don't you think he's got enough too?
- I'm not sure what to think anymore.

I put a mispell on you

Elle ne sait pas écrire le verbe "blesser", elle l'épelle "ai". 

Un joli moment de poésie involontaire, comme si sa main savait, en s'excusant de m'avoir "blaissé", qu'elle m'avait fait saigner.

22 octobre 2010

The lack of silence makes me sleepy

Napkin poetry
Alcoholic pageantry
Tired of puppy love
Questing the treasure trove
Legend of the fallen
Sniffing pulp pleasure
Folded in eleven
A magic piece of paper
Trapped in the moment
Ecstasy for dummies
A pose is just prose
Poetry rumbles underbellies

21 octobre 2010

Tropicalité

A l'ombre des jardins de Palerme
Nageant sur la terre ferme
Riant la bouche ouverte
Ma langue sur tes dents offertes

Au comptoir d'été enivrant
J'épouse tes contours mouvants
Je rêve aux prochaines étreintes
De mon insatiable sainte

Avec toi c'est tout l'automne qui se lève
Et les traînées onctueuses et brèves
Las soleil rouge qui s'évapore
Des saisons sont nos passeports

14 octobre 2010

Aimants

Le soleil rond et tiède
Une caresse du regard
Des jambes où se devinent
Les soupirs et l'envie

Bleu rose et gris
Le jour s'éteint sans bruit
Et avec lui une étincelle
Feu de paille sans ritournelle

L'un s'en va l'autre fuit

10 octobre 2010

Fugue royale

Elle s'est jetée dans le vide
Aspirée par l'attraction du trou béant
Aussi légère qu'une goutte d'eau par une paille

Les roues flottent sur l'asphalte assoiffé de sang
Un corps finira par sortir de ce métal hurlant
Pour s'écraser et se découper sur la lame du rail
De sécurité des arbres que l'on assaillent

Dans le ciel un nuage explose les couleurs
Ses molécules contre l'azur pour ligoter le soleil
Défragmentation des paramètres inconnus
Une thérapie du sommeil pour tuer les rêves
Finir en deuil des possibles anéantis

Touches son épaule touchée par les rayons
Sa peau sent la plage et le sable chaud
Je rentre en toi par les yeux d'abord
Avant de remonter sur Terre
Il faut descendre au Ciel 

L'adorée

A dream of forgetfulness
Turned into a sadder mess
I guess that you know the rest
Don't you...

Yes I was the lucky one
Reading letters not writing them
What hadn't started is over
For good

Make way for the simpler times
Whether fate or mere desire
I will let my heart fall asleep
Slowly

He's not just a silly boy
He's my mistake my only joy
When I heard that he came undone
I ran
To him
To him
To him...


(lyrics inspired or borrowed from Au Revoir Simone's The Lucky One)