30 septembre 2011

Même pas mâle


Tu sais quoi, je préfère les blondes en fait. Et puis les grandes, tiens. Tes petits airs de minois effarouché, de minou perdu, de petite chose adorable, ça ne m'intéresse pas. Moi, je les veux longues, froides, hitchcockiennes. Pas besoin de tes grands rires à briser les tympans, de ta démarche mal assurée, de tes demi-sourires timides. 

Je suis mieux sans tes pupilles brillantes et leur bleu stellaire, sans tes iris grises aux stries océaniques qui fusent du néant central au blanc de tes yeux. Sans les griffures à l'encre sur tes poignets délicats et ton dos arrogant.

De toute façon je n'ai rien à faire de toi et ta conversation allumée, de tes mots mâchés et tes hésitations sur-jouées. Encore moins de ton art, ces photographies que tu as abandonnées comme on laisse un enfant sur le parvis d'un église, ce mystère qui donnerait de l'allure au moindre clochard dans la rue.  

Tu peux bien flirter avec tous les autres, les laisser te séduire, te parler, te toucher, ça ne me concerne pas. Je n'ai jamais aussi peu été attiré par quelqu'un, c'est vrai, non mais pour qui tu te prends, à m'ignorer comme ça, juste après m'avoir souri avec une douceur à désarmer un mercenaire. Ni chaud ni froid. Complètement immunisé, moi. Tu perds ton temps à ne pas le perdre avec moi. Tant pis pour toi. 

Je ne sais même pas de quelle couleur sont tes cheveux, cette masse innombrable de fils de plomb aux reflets de cuivre, un moment brun des abysses et l'autre couleur du soleil levant. 

Alors, vraiment, n'en parlons plus !

16 septembre 2011

Her Name


I imagine your smile
Before the sight hits me
Your every move gets me 

There's a glimmer in your eyes
Something of the northern skies
Auroral sun flashing across our lives

Douce torture que ses cheveux qu'elle tortille
Dans des danses manuelles et furtives
Une étincelle jaune au creux du bleu de ses yeux
Fêlure secrète de mon coeur amoureux

7 septembre 2011

YOU MIGHT THINK YOU WILL NEVER GET TIRED OF THE WORLD, BUT REST ASSURED THE WORLD WILL GROW TIRED OF YOU.

2 septembre 2011

Sincérité


Je n'aurais pas pu m'ennuyer davantage. L'inactivité cérébrale avait tranquillement transformé ce que les biologistes nomment généreusement mon "cerveau" en une sorte de soupe tiède.

Cette fille qui me plaisait ne faisait qu'émettre des signaux contraires me contrariant fortement. Je ne parvenais pas à déterminer si elle était totalement insensible à ma présence, ou simplement timide, ou peut-être déjà en couple. J'avais déjà tenté de l'inviter à sortir, de la seule manière que je connaisse (détournée et faussement désintéressée), mais elle avait refusé en prétextant une sortie prévue avec des amis. Mensonge ou vérité, je n'en saurais rien mais cela m'empêchait de lui redemander une nouvelle fois. J'étais donc coincé, par orgueil et peur de l'échec, dans une position d'attente qui m'amenait à rester derrière mon ordinateur toute une heure supplémentaire en espérant qu'au moment de partir du bureau, elle m'inviterait à aller boire un verre.

Le moment est arrivé : elle s'est levé, m'a poliment souhaité un bon weekend, et est partie en me laissant seul avec mes tergiversations qui tourneraient bientôt en désolation pure et simple.

Incapable de sortir pour oublier, je m'en retournais chez moi pour m'abrutir un peu plus devant des programmes télévisés, jusqu'à ce que le sommeil m'attrape pour me projeter dans des rêves où je serais tout aussi impuissant et passif face à cette fille. Mes fantasmes conscients sont si débridés que je m'interroge souvent sur la raison de la mièvrerie de mes rêves. Là où je pourrais saisir chaque occasion et assouvir mes envies, je me révèle exactement comme au quotidien : un garçon peureux incapable d'initiatives affectives. On pourrait "glorifier" cette pudeur en mauvaise maladie de "fleur bleue", mais la réalité est plus pathétique : mon inactivité sexuelle n'a rien d'idéaliste ou chevaleresque : elle est subie.

Le seul aspect positif de mon retour prématuré à la maison (pour un vendredi soir) était de pouvoir changer de chemise : l'alcool de ma cuite d'hier avait parfumé ma peau d'eau de sueur âcre. Je me sentais comme Michel Houellebecq, le talent en moins.