23 novembre 2009

Scintillements provisoires

Il poursuit des rêves comme on chasse l’éléphant blanc, perdu dans une jungle de non-dits touffue, irrespirable. C’est le gris qui l’entoure, gris du béton, gris du ciel, gris de sa peau, gris des voix, gris de leurs yeux, gris des fumées d’échappement, gris des arbres étouffés et gris des vêtements-uniformes. 

Il lui faudrait la mer et son infini illusoire, le vent salé qui écorche la peau, le soleil inlassable qui éclaircit les cheveux. Les filles qui découchent et que l’on adore. Les filles dorées comme les couchés de soleil éternels, ces couleurs que l’on croit toujours uniques mais que l’on retrouve soir après soir, année après année, avec cette ressemblance si unique qu’elle se confond au crépuscule originel.

Il voudrait des filles longues, lascives, élégantes, élancées. Des filles que l’on caresse du bout des ongles pour faire naître les frissons, des filles que l’on embrasse du bout des lèvres après les avoir trempées dans du Château d’Yquem, des filles que l’on séduit une nuit et qui nous hante une vie.