30 septembre 2011

Même pas mâle


Tu sais quoi, je préfère les blondes en fait. Et puis les grandes, tiens. Tes petits airs de minois effarouché, de minou perdu, de petite chose adorable, ça ne m'intéresse pas. Moi, je les veux longues, froides, hitchcockiennes. Pas besoin de tes grands rires à briser les tympans, de ta démarche mal assurée, de tes demi-sourires timides. 

Je suis mieux sans tes pupilles brillantes et leur bleu stellaire, sans tes iris grises aux stries océaniques qui fusent du néant central au blanc de tes yeux. Sans les griffures à l'encre sur tes poignets délicats et ton dos arrogant.

De toute façon je n'ai rien à faire de toi et ta conversation allumée, de tes mots mâchés et tes hésitations sur-jouées. Encore moins de ton art, ces photographies que tu as abandonnées comme on laisse un enfant sur le parvis d'un église, ce mystère qui donnerait de l'allure au moindre clochard dans la rue.  

Tu peux bien flirter avec tous les autres, les laisser te séduire, te parler, te toucher, ça ne me concerne pas. Je n'ai jamais aussi peu été attiré par quelqu'un, c'est vrai, non mais pour qui tu te prends, à m'ignorer comme ça, juste après m'avoir souri avec une douceur à désarmer un mercenaire. Ni chaud ni froid. Complètement immunisé, moi. Tu perds ton temps à ne pas le perdre avec moi. Tant pis pour toi. 

Je ne sais même pas de quelle couleur sont tes cheveux, cette masse innombrable de fils de plomb aux reflets de cuivre, un moment brun des abysses et l'autre couleur du soleil levant. 

Alors, vraiment, n'en parlons plus !