15 juillet 2009

Elle

Tu as envie de l’aimer pour caresser ses mains. Tu te mens doublement : en utilisant « aimer » à outrance, et sur ce que tu veux caresser; disons qu’il s’agit d’une omission: ses mains oui, mais le reste aussi.
Tu imagines ses pieds aux courbes parfaites parsemés de grain de sable qu’elle tente de faire tomber en remuant paresseusement les orteils. Tu ne sais plus de quoi tu capable (soumission, séduction, oubli). Vertige de l’inconnu familier. C’est la proximité de sa peau dorée qui te rend heureux et misérable à la fois. La même histoire, encore et toujours, se répétant à l’ infini. La jolie fille, l’hésitation, la frustration, et puis rien. Ou alors tout : fous rires, baisers, cris, pleurs, promesses. Les listes ne t’amusent plus. Elles ne définissent rien et décrivent encore moins. Tu es fatigué. Tu as suffisamment gouté au bonheur pour savoir que tu en rates trop. Difficile de croire que tu as 35 ans, même si on t’en donne 5 de moins par clémence pour ta laideur. Combien en as-tu connu, de ces Aphrodite éphémères? Combien sont passées sans ne rien provoquer qu’une inaction teintée de regret? Et pour toutes celles-là, combien de sottes, de vaines, d’inutiles?


Et pourtant, si c’était autre chose?
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