15 juillet 2009

ST '67

Il plisse les yeux pour ne laisser entrer qu’une fine bande de lumière et la regarder en cinémascope. Il la voit comme en film, mais au cinéma on est dérangés pas l’odeur de popcorn, tandis qu’ici c’est l’huile de monoï qui parfume l’atmosphère. Elle glisse le long de sa cuisse un doigt interrogateur, évaluant la température et si elle nécessite un rafraichissement. L’absence de vent la décide à se lever et elle s’éloigne comme un chat paresseux qui oserait tremper ses pattes dans l’eau. Les orteils entrent distraitement, suivis par les chevilles, mollets, cuisses. Arrivée en haut de la taille, elle se retourne et plonge dos à l’eau; pendant un instant, le liquide s’écarte de son corps et un instantané révélerait la façon dont sa chair pousse le bleu autour sans en être touché. Des vagues s’écrasent mollement contre les rebords. Au sortir, luisante dans sa seconde peau aquatique, elle penche la tête en arrière en prenant ses cheveux a deux mains pour en essorer l’eau. Brigitte brille, le soleil aussi.