7 juillet 2006

ce n'est pas la dolce vita

Tous les soirs sans fin
Je traînais sur ma Vespa
Dans mon gilet de satin
C’était la Dolce Vita

Ma vie tourne sur elle-même comme une boucle vide de chanson électronique. Un sample sans âme qui aspire la réflexion, empêche toute avancée. Elle tourne tellement que je creuse le sol, je creuse jusqu’à m’enfoncer bien profond. Je prends les clés de ma voiture sur le petit meuble de l’entrée, et je pars chercher dehors ce que je ne trouve pas chez moi.

Les pièges se profilent toujours trop tard pour reculer. Dès que le mot arrive sur la langue, le mécanisme s’enclenche et ne relâche plus son étreinte jusqu’à l’hématémèse. D’un regard neutre l’esprit construit une histoire sans fin. Abondance d’un vocabulaire absolu : jamais, toujours, premier, dernier. Faut-il sans cesse oublier le passé, faire semblant de n’avoir rien connu ?

Je regardais ses yeux à m’en fatiguer la rétine ; je cherchais à percer la barrière bleue pour faire couler cet océan de passion. J’aurais voulu être une poussière pour naître de ses cils et mourir d’une caresse de sa main. J’aurais préféré ne jamais exister à son niveau, pour ne pas avoir à être trahi, pour ne pas avoir à la décevoir. Son prénom enchante mes rêves glacés, je transpire d’effroi lorsqu’elle cesse de se serrer contre moi. J’oublie ma vie quand elle m’efface de sa mémoire.