21 octobre 2007

Hugo l'ivre

Toujours se donner une contenance : prendre une pause, boire un verre. Et se souvenir : la fille la plus proche n’est jamais la bonne. Qu’on se le dise. Silences sur une piste de danse. Regards d’un garçon maladroit qui pense que le silence est d’or. D’accord, mais cette monnaie n’a pas cours sur les dancefloors. L’alcool coule dans ses veines et sur le sol. Une sirène emplit la cave souterraine sans larsen, la musique vrille ses tympans et la douleur lui arrache un sourire béat, moine bouddhiste en contemplation de la vaine modernité. Il croise un demeuré ; si le savoir est une arme, lui ne fera pas de victimes. Il croise une femme à aimer ; il dit : « je suppose que tu as un copain, puisque toutes les filles que j’aime en ont un ». Il pense : « ce sont toujours les autres que l’on cherche, jamais moi ». Il aimerait rire, mais le monde se prend trop au sérieux. Il aimerait jouir, mais trop de plastique gaine sa chair gonflée.

Il voudrait dire ce qu’il voit ; il voudrait être ce qu’il croit ; il voudrait boire ce qu’il doit. Mais sa vie est explosée comme un puzzle grandeur nature, celle de la réalité. Les pièces éparpillées refusent de se rassembler, la scène d’ensemble ne permet pas de comprendre l’agencement des éléments.